Les drapeaux ukrainien et britannique flottent côte à côte sur les deux tanks installés à l’entrée du champ de tir. L’Union Jack est hissé moins haut que l’étendard bleu et jaune. Un message subtil au milieu de cette immense base militaire du sud-ouest de l’Angleterre : bien qu’en retrait du conflit, les Britanniques soutiennent Kyiv dans son combat contre l’envahisseur russe.
Interview
Sous la pluie battante, à quelques mètres de ces machines au repos, viennent d’être installés six autres des mêmes tanks, des Challenger 2 armés de canons AS90. Londres a décidé d’envoyer quatorze de ces chars de combat en Ukraine. Depuis le début de l’année, les militaires britanniques forment les recrues ukrainiennes à leur maniement. «Durant trois semaines, nous leur apprenons tout ce qu’il y a à savoir», explique la sergente Burnfield. La formation complète s’étend sur plus de six semaines. Parmi les 150 Ukrainiens sélectionnés par Kyiv pour participer à cette deuxième vague d’entraînement au maniement de l’AS-90, certains ont déjà une expérience du champ de bataille, d’autres non. «Ils repartiront en connaissant parfaitement le canon, résume la militaire, le visage recouvert de peintures de camouflage. Ils auront les compétences qui leur permettront de faire le meilleur usage de son potentiel.»
«Question de circonstances»
La sergente rejoint les ci