Attablés à la terrasse d’un petit café parisien, Katia (1), Tatiana (1), Sacha et Olga Prokopieva se remémorent les premiers mois de la guerre en Ukraine. Les quatre bénévoles russes appartiennent tous au mouvement Russie-Libertés, une association de défense des droits humains créée en 2012, lorsque les premiers mouvements de contestation surgissaient dans le pays contre la falsification des élections. Depuis dix ans, les forces vives de cet organisme combattent inlassablement la désinformation et la corruption en Russie, organisant colloques, réunions, rassemblements, expositions. Jusqu’à ce que leur engagement prenne une nouvelle dimension, le 24 février, lorsque Moscou décide d’envahir son voisin. A l’instar de nombreux Russes, en exil ou restés sur place, ces volontaires décident d’aller à contre-courant du Kremlin et de se mobiliser en faveur des Ukrainiens victimes du conflit. «On refuse que cette guerre soit menée en notre nom, soupire Olga Prokopieva, porte-parole de l’association. Certes, notre pays est coupable… Inconsciemment, on essaye de se laver de nos péchés.»
Depuis bientôt six mois, des centaines de milliers d’Ukrainiens ont rejoint, volontaire