Depuis le début de l’année, les diplomates s’agitent et un murmure d’anticipation parcourt les couloirs du pouvoir, à Londres. Les voyages officiels se multiplient : chef du gouvernement irlandais à Bruxelles, ministres britanniques à Belfast, rencontres à Dublin… Un accord sur l’Irlande du Nord serait-il enfin en vue ? Après plusieurs fausses alertes et un week-end d’attente fébrile, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen s’est finalement rendue en Angleterre ce lundi pour annoncer un règlement. Dans l’hôtel de ville de Windsor, où elle a présenté avec le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, le résultat des discussions, le ton est victorieux, le vocabulaire cordial : l’Européenne se réjouit «d’ouvrir un nouveau chapitre avec [l’]ami et partenaire» britannique ; celui-ci se satisfait d’avoir trouvé «des solutions pratiques, partagées, aux défis complexes» posés par le protocole nord-irlandais.
Décryptage
Le blocage remonte à la fin de l’année 2019. Avec le Brexit, l’Irlande du Nord est devenue la seule province du Royaume-Uni à partager une frontière terrestre avec l’Union européenne – Gibraltar ayant rejoint l’espace Schengen. Une frontière poreuse, qui plus est, longue de quelque 500 kilomètres et impossible à contrôler. Un problème commercial s’est donc rapidement posé : Londres ayant refusé de continuer à suivre les régulations européennes, il fallait trouver un moyen de s’assurer que les produits britanniques ne puissent plus entrer libre