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Entre l’Ukraine et l’Allemagne, le torchon diplomatique brûle

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Guerre entre l'Ukraine et la Russiedossier
Volodymyr Zelensky a refusé de recevoir le président allemand, lui reprochant sa responsabilité morale dans le déclenchement de la guerre. Irrité, le chancelier Olaf Scholz n’ira pas non plus à Kyiv.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky devant le Bundestag le 17 mars. (Markus Schreiber/AP)
par Christophe Bourdoiseau, correspondant à Berlin
publié le 14 avril 2022 à 18h00

Le chef de l’Etat allemand persona non grata à Kyiv ? Berlin a du mal à s’en remettre. Le président de la République fédérale, Frank-Walter Steinmeier, voulait accompagner mercredi les présidents polonais et des pays baltes pour manifester sa solidarité avec l’Ukraine. Mais le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, n’a pas souhaité le recevoir. Un affront qui en dit long sur la coresponsabilité de la première économie d’Europe dans cette guerre. «Je comprends quelque part les Ukrainiens, qui obligent les Allemands à se regarder dans le miroir», analyse l’historien Jörg Himmelreich, professeur à l’ESCP Business School Paris et Berlin.

Secrétaire général de la chancellerie sous Gerhard Schröder (1998-2005), deux fois ministre des Affaires étrangères sous Angela Merkel (2005-2009 puis 2013-2017), Frank-Walter Steinmeier est aujourd’hui le symbole de l’échec des relations germano-russes, dont il a été le grand architecte. L’actuel président – un chef d’Etat aux pouvoirs très limités dans le système politique allemand – n’a cessé, pendant près d’un quart de siècle, de renforcer les liens avec la Russie, persuadé que le dialogue et le développement des relations commerciales seraient la clé du succès pour le maintien de la paix en Europe.

Frank-Walter Steinmeier a reconnu lui-même son éch