Le 24 janvier au matin, un avion de transport militaire russe Iliouchine 76 s’est écrasé sur le territoire russe, non loin de la frontière avec l’Ukraine. Dans une vidéo filmée dans un village enneigé, on aperçoit l’aéronef s’écraser et une boule de feu monter au ciel, tandis que la femme qui tient le téléphone pousse un juron. Voilà, deux jours plus tard, à peu près tout ce que l’on sait du crash survenu dans la région de Belgorod. Généralement peu loquace sur la perte de ses aéronefs, le Kremlin s’est cette fois empressé d’accuser l’armée ukrainienne d’avoir commis un «acte terroriste en abattant un avion de transport militaire russe», précisant immédiatement qu’à bord se trouvaient 65 prisonniers de guerre ukrainiens, destinés à un échange de prisonniers entre Kyiv et Moscou dans la journée, dans la région frontalière de Soumy.
Une façon d’accuser l’ennemi d’avoir «tué dans les airs [ses] propres soldats», sans en apporter la preuve, alors que mercredi, une grande partie de la presse internationale reprenait sans pincettes les éléments de langage russes. Il aura fallu vingt-quatre heures à Kyiv pour briser le silence. D’abord, mercredi, les représentants du GUR, le service de renseignement militaire chargé du retour des prisonniers, confirmen