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Terrorisme

Entre putsch et infiltration, l’extrême droite allemande sur deux fronts

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Alors que s’ouvre ce lundi à Stuttgart le procès contre les putschistes «Citoyens du Reich», l’Allemagne s’inquiète de la présence accrue de l’extrême droite dans ses institutions et dans la vie économique et sociale.
Devant la haute cour régionale de justice de Stuttgart, dans le Bade-Wurtemberg, le 29 avril 2024. (Bernd Weißbrod/DPA. Getty Images)
par Christophe Bourdoiseau, correspondant à Berlin
publié le 29 avril 2024 à 10h01

Le plan n’était pas celui d’un délire fantaisiste de quelques retraités nostalgiques de l’empire allemand. Les «Citoyens du Reich» (Reichsbürger) avaient bien l’intention de prendre d’assaut et d’occuper le Reichstag, le siège de l’assemblée fédérale, et de faire tomber le gouvernement. Chapeautés par «Henri XIII», dit «prince Reuss», ces conjurés affirment que l’empire allemand n’a jamais cessé d’exister dans ses frontières de 1871. Ils sont jugés ce lundi 29 avril à Stuttgart pour «association de terroristes».

«Ils sont armés et n’hésitent pas à tirer par balle sur la police. Leur intention n’est pas d’infiltrer les institutions, mais de les faire disparaître», résume Wolfgang Muno, politologue à l’université de Rostock et spécialiste de l’extrême droite. Il insiste néanmoins sur leur faible sphère d’influence. Le nombre de militants de ce groupuscule est estimé à 20 000. «La plupart fantasment surtout devant leur écran d’ordinateur. Un millier sont actifs», explique le chercheur.

Retour de la monarchie

L’arrestation du «cabinet fantôme» de ces conjurés a quand même mobilisé 3 000 policiers le 7 décembre 2022, soit l’une des plus grandes descentes antiterroristes de l’histoire d’après-guerre avec 162 perquisitions, des centaines d’armes et de munitions saisies et l’arresta