Un militaire, ça ferme sa gueule, surtout quand il dit tout haut ce que certains responsables politiques allemands pensent tout bas. Kay-Achim Schönbach, vice-amiral de la Bundeswehr (armée allemande), l’a vite compris le week-end dernier après avoir réclamé «plus de respect» pour Vladimir Poutine lors d’une visite officielle en Inde. Le gouvernement d’Olaf Scholz s’est empressé de prendre ses distances en le limogeant sur-le-champ. L’inspecteur général de la marine avait également défendu la reconnaissance tacite de la Crimée, perdue à tout jamais, selon lui.
Ces déclarations ont immédiatement déclenché une crise diplomatique avec l’Ukraine. L’ambassadeur à Berlin a dénoncé «l’arrogance» et la «mégalomanie» des Allemands, qui refusent de livrer des armes à son pays. «Ce scandale remet gravement en cause la crédibilité de l’Allemagne au niveau international», a regretté Andrij Melnyk, qui reproche en substance à Berlin de ne pas choisir clairement son camp. Le très germanophile maire de Kiev, Vitali Klitschko (ancien champion