A partir de ce vendredi, les Russes sont appelés aux urnes pour plébisciter le président sortant et inamovible chef d’Etat, Vladimir Poutine. En face de lui, presque personne. Il ne fait plus semblant, pas plus qu’il n’a fait campagne, cette fois encore moins que les précédentes, ne se donnant même pas la peine d’annoncer sa candidature. Le vote va durer trois jours, en partie par voie électronique, ce qui ouvre de nouveaux horizons pour la fraude électorale.
Après deux années d’une guerre qui irrite et fatigue de plus en plus la population russe, et bien que sa réélection n’était en rien menacée, le chef du Kremlin a eu besoin néanmoins de neutraliser l’homme qui, même derrière les barreaux au fin fond de l’Arctique, continuait d’incarner la promesse d’un autre avenir, d’une Russie «normale», en paix avec le monde. Alexeï Navalny est mort le 16 février et l’opposition russe a été décapitée. Avant de mourir, l’opposant avait eu le temps de lancer un appel au vote contestataire – «Midi contre Poutine» – incitant les mécontents à se rendre dans les bureaux de vote le dernier jour, dimanche à midi pile, et de voter