A seulement 35 kilomètres de la frontière ukrainienne, Belgorod, la «ville blanche» en russe, peuplée de plus de 300 000 habitants, est bel et bien devenue une zone de guerre. Le gouverneur de l’oblast de Belgorod, Viatcheslav Gladkov, a annoncé ce lundi qu’«environ 300» habitants ont déjà été évacués de la ville en raison d’attaques répétées qui la ciblent. Depuis plusieurs jours, Belgorod est visée par des frappes menées par les forces de Kyiv.
«Environ 300 habitants de Belgorod, qui ont décidé d’être évacués temporairement, sont maintenant hébergés dans des centres d’accueil à Stary Oskol, Goubkine et dans le district de Korotchansky», plus éloignés de la frontière, a souligné le gouverneur dans une vidéo publiée sur Telegram. Selon Viatcheslav Gladkov, «au cours des 24 dernières heures, nous avons reçu 1 300 demandes pour envoyer des enfants de Belgorod dans des camps scolaires hors de la ville, dans d’autres régions».
Vendredi déjà, le gouverneur de la région de Belgorod avait proposé aux personnes le souhaitant d’évacuer la ville face à l’intensification des bombardements ukrainiens.
Un missile S-200 intercepté au-dessus de Belgorod
Cette mesure inédite pour une grande ville en Russie s’inscrit toutefois en porte-à-faux par rapport aux efforts du Kremlin, qui s’est toujours efforcé de donner l’image, depuis près de deux ans d’assaut en Ukraine, que le conflit n’affectait pas directement le quotidien et la sécurité des Russes. Une stratégie qui a toutefois volé en éclat le 30 décembre, lorsque 25 personnes ont été tuées à Belgorod après une attaque ukrainienne. Depuis février 2022 et le début de l’offensive russe en Ukraine, il s’agit du bilan civil le plus meurtrier survenu sur le sol russe.
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L’armée ukrainienne continue de multiplier ses tentatives d’attaques sur la localité, notamment à l’aide de missiles. Ce lundi 8, le ministère russe de la Défense a ainsi affirmé avoir «intercepté» à 7 heures (5 heures, heure de Paris) un missile aérien S-200 ukrainien volant «au-dessus de la région de Belgorod».
De son côté, Viatcheslav Gladkov a par ailleurs ajouté avoir pris contact avec ses homologues des régions voisines de Voronej, Kalouga, Tambov et Iaroslavl. «Ils sont tous prêts à nous aider», assure-t-il, précisant qu’une «réunion» doit se tenir ce lundi matin avec pour ordre du jour les bombardements ukrainiens sur la ville de Belgorod survenus fin décembre et en début d’année 2024.
Signe d’une inquiétude qui grandit, la mairie de Belgorod a également appelé vendredi 5 janvier, et ce pour la première fois en deux ans, à sécuriser leurs fenêtres pour «se protéger» d’éventuels éclats de verre provoqués par des frappes ukrainiennes. Dans ce contexte, les autorités régionales ont aussi repoussé la rentrée scolaire à Belgorod et dans des localités environnantes du 9 au 19 janvier.