La polarisation gagne du terrain. Alors que la très polémique loi d’amnistie en faveur de leaders séparatistes catalans proposée par le socialiste Pedro Sánchez rend la droite folle de rage, l’irruption d’un indépendantiste basque comme maire de Pampelune fait tout autant d’étincelles. «Quelle indignité», a résumé le leader de l’opposition Alberto Núnez Feijóo, pour qui les socialistes au pouvoir «se sont clairement situés du côté de ceux qui veulent diviser l’Espagne». A l’issue des municipales de fin mai, la conservatrice Cristina Ibarrola gouvernait en minorité la municipalité de la capitale de la Navarre, réputée pour ses fêtes taurines en juillet. Or, les élus socialistes viennent de voter une motion de censure avec les sécessionnistes de EH Bildu, permettant au chef de file de ces derniers, Joseba Asiron, de prendre les commandes de Pampelune.
La maire éconduite hurle son dépit et sa colère : dans son discours de séance intronisant le leader indépendantiste, jeudi 28 décembre, elle n’a pas hésité à parler de «trahison» à l’endroit des socialistes, et à qualifier Pedro Sánchez de «Judas», un des nombreux noms d’oiseaux que le chef du gouvernement se voit affubler ces derniers mois par la droite du fait de son rapprochement avec les partis nationalistes ba