Cette fois, point de cambriolage spectaculaire par des aigrefins ingénieux. Un tableau de Pablo Picasso, dont l’annonce de la disparition en Espagne début octobre avait suscité nombre d’interrogations et de vives réactions, a été retrouvé, annonce la police espagnole ce vendredi 24 octobre. Il semblerait pourtant qu’elle ne soit pas allée bien loin.
L’affaire concerne le tableau «Nature morte à la guitare», peint en 1919 par l’artiste espagnol, et a débuté le 2 octobre. Cette gouache de modeste dimension - 12,7 cm x 9,8 cm -, tout de même estimée à 600 000 euros, appartient à un collectionneur privé. Elle avait été entreposée à Madrid, en compagnie d’une cinquantaine d’autres œuvres, en vue d’être embarquées ce jeudi-là par un véhicule de transport, précise le journal espagnol El Pais.
Destination : Grenade, en Andalousie, dans le sud du pays. Le trajet de 400 km environ devait mener les tableaux à la Fondation Caja Granada, où ils devaient ensuite être présentés au public.
Mais le 16 octobre, l’établissement culturel andalou a déclaré que son personnel avait fini par se rendre compte de l’absence inexpliquée de la peinture de Picasso. «Comme tous les emballages n’étaient pas correctement numérotés, il était impossible d’effectuer une vérification complète sans tous les déballer», explique El Pais. Le musée assurait avoir respecté scrupuleusement les consignes de sécurité habituelles pendant tout ce processus, notamment la vidéosurveillance de l’ensemble du processus. Mais pas de trace de la «Nature morte à la guitare».
Et pour cause, en se félicitant ce vendredi dans un communiqué d’avoir «retrouvé» l’œuvre de Picasso, désormais aux mains de ses experts scientifiques, la police espagnole avance une explication des plus prosaïques à cette disparition. «Les premières investigations laissent à penser que le tableau pourrait ne pas avoir été chargé dans le camion» censé l’acheminer vers Grenade, a-t-elle précisé, sans donner plus de détails. On peut donc imaginer que la précieuse gouache de Picasso est restée bien tranquillement dans l’entrepôt madrilène où elle avait été déposée. L’enquête de police devra éclairer ce mystère.
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De son côté, la Fondation Caja Granada a précisé ce vendredi qu’elle aimerait toujours pouvoir présenter au public l’œuvre dans son exposition «Nature morte - L’éternité de l’inerte».
La valeur des œuvres de l’artiste espagnol en fait des cibles privilégiées pour les voleurs. En 1976, plus de 100 tableaux de Pablo Picasso avaient été volés à Avignon, dans le sud-est de la France. L’ensemble des toiles avait néanmoins fini par être retrouvé.