Elle a franchi la porte d’entrée en trombe, victime d’une crise d’anxiété, avant d’être aussitôt prise en charge par un psychologue et une avocate. Deux à trois heures plus tard, cette femme victime de violences sera reçue par deux policiers en civil qui prendront sa déclaration. Ici, l’anonymat est total, on saura juste que cette Valencienne d’une quarantaine d’années, sans enfant, a été agressée physiquement plusieurs fois par son ancien compagnon et qu’elle a décidé de porter plainte contre lui. Dans les vingt-quatre heures, le juge aura pris des mesures contre le mis en cause, probablement une injonction d’éloignement. Les locaux de ce Bureau d’assistance aux victimes de violence de genre (ODAVVG) ne paient pas de mine : un coin pour les enfants couvert de dessins, un long couloir et une demi-douzaine de bureaux aux vitres teintées, équipées de persiennes pour plus de discrétion.
Analyse
Nous sommes dans une annexe de la Cité de la justice, à Valence, à deux pas du bord de mer, à laquelle on accède par une entrée privée. Juste à côté, un mariage civil est célébré dans une allégresse toute méditerranéenne. «C’est un endroit unique, dit Candida, la policière qui coordonne le lieu. Ici, nous sommes tous spécialisés dans la lutte contre la violence machiste.» Créé en 2019, ouvert tous les jours de l’année, cet espace qui prend en charge les victimes de violences n’existe que dans la communauté valencienne, à Castellón, Alicante, bientôt à Elche. Nulle part ailleurs en E