Jusqu’alors, Pedro Sánchez a toujours eu la baraka : intrus et ennemi de l’appareil socialiste, devenu son secrétaire général ; chef de deux gouvernements successifs tout en étant en large minorité ; vainqueur potentiel des législatives générales de la fin juillet même si son parti n’est pas arrivé en tête. Aujourd’hui – le coup d’envoi était donné en pratique ce lundi 9 octobre –, Sánchez fait face à un défi qui lui permettrait l’investiture et donc un nouveau mandat, mais ses dangers collatéraux ne cessent d’apparaître au grand jour. Ce coup de poker a un nom : l’amnistie. Autrement dit, un pardon judiciaire à toutes les personnes condamnées, ou inculpées, dans le cadre du référendum d’autodétermination en Catalogne de l’automne 2017.
Si le socialiste Pedro Sánchez concédait cette exigence des séparatistes catalans, la formation la plus radicale, Junts – dont le leader Carles Puigdemont se trouve en Belgique, pour fuir la justice espagnole – a promis de lui octroyer l’appui décisif de ses sept députés au Parlement national. L’ennui est que cette concession potentielle suscite des réactions passionnées dans tout le pays, au point de le faire vacill