Au moins dix personnes sont mortes et quinze blessées après l’incendie qui a ravagé un immeuble résidentiel à Valence. Les flammes se sont propagées dans la structure haute de 14 étages en fin de journée jeudi 22 février. Les services d’urgence ont déclaré que 15 personnes avaient été prises en charge pour des blessures de degrés divers, dont un enfant de sept ans, et 12 d’entre elles ont été transférées vers des hôpitaux de la troisième ville espagnole.

Six blessés sont des pompiers intervenus sur l’incendie, «ce qui souligne l’intensité du travail qu’ils sont en train de réaliser», a déclaré à la presse, sur les lieux, Jorge Suarez Torres, le sous-directeur des services d’urgences locaux. Deux d’entre eux se sont rendus à l’hôpital pour inhalation de fumée, brûlure aux mains et un pour fracture au poignet.

La préfète de la région de Valence, Pilar Bernabé, a précisé vendredi matin que «14 personnes» n’avaient «pas été localisées» parmi les habitants de l’immeuble. «Ce chiffre peut varier», a-t-elle toutefois averti. La maire de Valence, María José Catalá, a évoqué, elle, le chiffre de «9 à 15» disparus.

Toute la nuit, les images des télévisions ont montré les flammes dévorant l’immeuble. Aucun appartement n’a été épargné. Selon les services d’urgence, l’incendie s’est déclaré au quatrième étage de l’immeuble avant de se propager aux autres. Cet immeuble se situe dans le quartier d’El Campanar de la troisième ville d’Espagne.

Vingt-deux équipes de pompiers ont été envoyées sur place pour tenter de venir à bout des flammes, ont précisé les secouristes sur X. Huit unités médicales étaient également sur les lieux du sinistre où un hôpital de campagne va être installé. Selon les médias espagnols, la localisation des corps des victimes a été rendue possible par des drones, et Jorge Suarez Torres a expliqué que les pompiers ne pouvaient travailler qu’à l’extérieur du bâtiment. Le vent fort soufflant jeudi à Valence rendait le travail des pompiers plus difficile, selon les autorités.

Interrogée par la télévision publique, la propriétaire d’un magasin de fleurs situé près de l’immeuble a assuré que ce bâtiment avait été construit il y a au plus 14 ans et que sa centaine d’appartements étaient actuellement occupés. «Le vent a été le principal facteur ayant propagé» l’incendie, a-t-elle ajouté, en décrivant des scènes de «chaos». Un autre riverain a expliqué sur la même télévision que l’immeuble avait pris feu à une vitesse incroyable : «C’est comme s’il était en paille», a-t-il dit en indiquant que l’incendie s’était déclaré vers 17h30.

El Pais estime que l’immeuble, situé dans le nord-ouest de la ville, compterait 138 logements et 450 habitants. D’après le Levante, deux personnes coincées sur leur balcon ont été secourues. Les secours auraient aussi installé de grands tapis dans les parties communes de l’immeuble pour permettre à certains résidents coincés de sauter aux étages inférieurs. Le périmètre a été bouclé par la police et un numéro de téléphone a été mis en place pour aider les proches des personnes touchées par l’incendie.

Sur X, le maire socialiste de Barcelone Jaume Collboni écrit «suivre en tremblant le terrible incendie qui consume un bâtiment à Valence». Avant d’ajouter : «Toute ma solidarité et celle de tout Barcelone avec les victimes, les personnes touchées et leurs familles et amis, ainsi qu’avec le maire María José Catalá. Notre soutien et notre reconnaissance au personnel d’urgence». De son côté María José Catalá appelle : «Nous prions les habitants des autres quartiers de la ville de ne pas s’approcher de l’incendie pour faciliter le travail des équipes de secours mobilisées».

Le Premier ministre Pedro Sanchez s’est dit «consterné face au terrible incendie d’un immeuble de Valence», sur X. Le dirigeant socialiste a indiqué avoir offert aux autorités locales «toute l’aide nécessaire» de la part de l’Etat central et a transmis sa «solidarité à toutes les personnes touchées». Le pays a été récemment marqué par un dramatique incendie qui a fait 13 morts début octobre dans une discothèque de Murcie (sud-est).

Intervenant sur la télévision régionale A Punt, Esther Puchades, numéro deux de l’association régionale des ingénieurs industriels (COGITI), a mis en cause la présence sur la façade d’un revêtement en polyuréthane, très inflammable. En juin 2017, la tour Grenfell à Londres s’était enflammée comme une torche, les flammes se propageant à grande vitesse à cause du revêtement posé sur la façade. Soixante-douze personnes avaient été tuées.

Mis à jour vendredi à 23 février à 17h15 : bilan revu à 10 morts.