Un passé communiste, la lutte dans les chantiers navals, le militantisme syndical. A priori, lorsque cela constitue les trois piliers de votre pedigree, vous n’êtes pas dans l’air du temps. Et pourtant, c’est avec ces bannières que Yolanda Díaz, ministre du Travail et une des deux vice-présidentes du gouvernement socialiste, s’impose au premier plan de la politique nationale. Au point que l’ancien gourou de Pedro Sánchez, Iván Redondo, voit en cette femme de 50 ans une très possible candidate à la succession du chef du gouvernement. Et tous les médias, à commencer par le très monarchiste ABC, la décrivent comme la femme politique espagnole «la plus influente». Tous les sondages le confirment également, elle est la plus appréciée par l’ensemble des Espagnols, loin devant les leaders de l’opposition de droite.
Négociatrice pugnace
Ces jours-ci, Yolanda Díaz est omniprésente, en première file d’un combat interne autour de la très délicate réforme du marché du travail. Imposé par les conservateurs en 2011 dans une perspective libérale, le texte fait l’objet d’une dispute au sein de l’exécutif de Pedro Sánchez. La ministre de l’Economie, Nadia Calviño, une protégée de Bruxelles, souhaiterait à peine l’édulcorer, voyant qu’en ces temps pandémiques le chômage est en baisse et l’activité économique reprend de la vigueur ; mais sa grande rivale, Yolanda Díaz, bataille pour une réforme en profondeur protégeant davantage les salariés d’un licenciement et sanctuarisant les conventions sectoriel