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Guerre froide

Espionnage : à Europe 1 ou «l’Obs», quand les taupes de l’Est pullulaient en France

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Le journaliste Vincent Jauvert a plongé dans les archives déclassifiées du service d’espionnage tchécoslovaque, la StB, pour y retrouver des traces des Français recrutés pour faire passer des informations au bloc soviétique. Son livre «A la solde de Moscou» dévoile une infiltration au plus près des élites françaises.
Mémo top secret du 25 janvier 1983 concernant le recrutement de Gérard Carreyrou, alias Frank, comme "collaborateur de confiance" des services secrets tchécoslovaques. (Denis Allard/Libération)
publié le 22 février 2024 à 9h05

Un nid d’espions dans les plus hautes sphères de la République. Au plus fort de la guerre froide et même après, alors que les relations avec l’Ouest se sont normalisées, le bloc soviétique, rassemblé autour de l’URSS, avait réussi à pénétrer au plus près des élites françaises, notamment grâce au service d’espionnage de ce qui s’appelait encore la Tchécoslovaquie. Le journaliste Vincent Jauvert en apporte la preuve éclatante dans un livre publié vendredi 1er mars : A la solde de Moscou. Politiques, journalistes, hauts fonctionnaires… Révélations sur ces Français qui espionnaient pour l’Est (éd. du Seuil), fruit de ses recherches dans ce qui constitue à ce jour les seules archives d’un ancien service secret extérieur d’un Etat du bloc à être grandes ouvertes au public.

Qu’ils aient été de véritables «agents», «collaborateurs de confiance» ou simples informateurs, ils sont une trentaine à avoir espionné pour l’Est par le biais d’une collaboration avec la Sûreté de l