De la Pologne au Portugal, de l’Italie à l’Irlande, qu’ils soient rompus aux arcanes de Strasbourg et Bruxelles, ou complètement novices en politique : à un mois des élections européennes, Libé tire le portrait d’un candidat par Etat membre de l’Union, en dehors de la France. Vingt-six pays, vingt-six personnalités, pour présenter les enjeux domestiques et les vents contraires qui soufflent sur le continent.
«Patriote» : le mot revient en boucle dans la bouche d’Oz Karahan, candidat chypriote turc aux élections européennes. «Comment ne pas être patriote à Chypre ?» Ou encore : «Chaque parti se doit d’être patriote», répète-t-il. Président du petit parti «Union des Chypriotes», il se présente sur la liste «Mouvement des écologistes – Coopération citoyenne». Mais alors que la majorité des formations chypriotes prônent une «république fédérale bicommunale et bizonale» comme solution à la division que l’île subit depuis 1974, le trentenaire veut «la formation d’un Etat-nation chypriote indépendant», c’est-à-dire la réunification de l’île avec l’instauration d’un seul Etat. A Chypre, ce positionnement surprend. Il est en opposition avec celui du parti Akel (communiste, présent sous ce nom uniquement au sud) dont la liste est menée par un autre Chypriote turc, l’universitaire Niyazi Kizilyurek,