De la Pologne au Portugal, de l’Italie à l’Irlande, qu’ils soient rompus aux arcanes de Strasbourg et Bruxelles, ou complètement novices en politique : à l’approche des élections européennes, «Libé» tire le portrait d’un candidat par Etat membre de l’Union, en dehors de la France. Vingt-six pays, vingt-six personnalités, pour présenter les enjeux domestiques et les vents contraires qui soufflent sur le continent.
La voix est tremblante. Carola Rackete, figure emblématique de la lutte pour une politique migratoire humaine en Europe, lit son texte sur son smartphone. Sa tirade «contre le fascisme qui menace à nos portes» et pour une «nationalisation des groupes énergétiques» dure à peine cinq minutes.
Le ton se veut révolutionnaire. «Mes amis chiliens et sud-africains le savent mieux que nous : pour faire une révolution, il faut que ça brûle quelque part», dit-elle en scrutant son écran. A 35 ans, avec ses allures de lycéenne et ses dreadlocks qu’elle porte comme un étendard, Carola Rackete veut «allumer la flamme de la résistance antifasciste».
Les applaudissements des «camarades», âgés d’au moins 30 ans de plus, manquent d’enthousiasme. Il n’y a pas grand monde pour assister au lancement de la