En Espagne, l’authentique surprise de ce scrutin européen est aussi déconcertante que terrifiante. Aucun média ne le recevait, aucun parti n’en parlait et l’immense majorité des Espagnols en ignorait jusqu’à l’existence. Populiste, extrémiste, provocateur, Alvise Pérez a grandi hors des radars. Son irruption spectaculaire démontre le pouvoir des fake news sur les réseaux sociaux et l’impact qu’ils peuvent avoir auprès d’un certain électorat – jusqu’ici abstentionniste.
Ce Sévillan trentenaire, dont l’occupation principale consiste à poster des calomnies contre les «ennemis de la patrie» sur son compte Instagram et autres, a recueilli dimanche 9 juin 800 000 suffrages – soit 4,5 % des voix exprimées dans les urnes espagnoles. De sorte que ce néophyte de la politique, dont on ne connaît aucun programme si ce n’est une volonté de faire «exploser le système» et des mesures inspirées par ses deux modèles Javier Milei et Nayib Bukele (respectivement présidents de l’Argentine et du Salvador), a arraché trois sièges au parlement de Strasbourg.
Baptisé Se acabó la fiesta (Salf), «la fête es