De la Pologne au Portugal, de l’Italie à l’Irlande, qu’ils soient rompus aux arcanes de Strasbourg et Bruxelles, ou complètement novices en politique : à un mois des élections européennes, Libé tire le portrait d’un candidat par Etat membre de l’Union, en dehors de la France. Vingt-six pays, vingt-six personnalités, pour présenter les enjeux domestiques et les vents contraires qui soufflent sur le continent.
Dans ses vidéos, c’est toujours en russe qu’il s’exprime. Les yeux rivés sur la caméra, Miroslavs Mitrofanovs évoque inlassablement le même sujet sur les réseaux sociaux de son parti : «l’oppression» de la communauté russe et russophone en Lettonie. A 57 ans, le politicien a fait de la défense de cette minorité son fer de lance. Moustache grisonnante et crâne dégarni, le numéro 2 du Parti du centre espère désormais poursuivre son combat au Parlement européen.
Un pays fracturé par la guerre en Ukraine
Né à Daugavpils, une ville où 80 % des habitants parlent russe, Miroslavs Mitrofanovs n’a jamais caché ses positions. Ni ses ambitions politiques. Après s’être présenté d’innombrables fois – souvent sans succès – aux élections de la Saeima, le Parlement letton, il devient en 2011 coprésident de l’Union russe de Lettonie (LKS). Un parti pro-Kremlin régulièrement pointé du doigt, comme en 2014, pour avoir soutenu