La recrue vaut son pesant de crédibilité, pour un parti d’extrême droite longtemps incapable d’agréger de la matière grise. Normalien et énarque, passé par les ministères régaliens, l’ancien patron de Frontex Fabrice Leggeri, 55 ans, a annoncé ce dimanche 18 février rejoindre la liste du Rassemblement national pour les élections européennes du 9 juin. «Nous sommes déterminés à combattre la submersion migratoire, que la Commission européenne et les eurocrates ne considèrent pas comme un problème mais plutôt comme un projet», énonce le haut fonctionnaire dans les colonnes du Journal du dimanche. Il occupera la troisième place – la certitude de décrocher un siège au Parlement européen, compte tenu des sondages créditant Jordan Bardella de 30% d’intentions de vote. Les deux hommes s’afficheront ensemble lundi 19 février, à Menton (Alpes-Maritimes), près de la frontière franco-italienne.
«Il cherchait juste une retraite dorée»
Fier de sa prise, Bardella n’a pas traîné pour roucouler : «Ancien patron de Frontex, Fabrice Leggeri a été poussé à la démission, lâché par Emmanuel Macron parce qu’il agissait contre la submersion de l’Europe.» Le patron du RN n’a pourtant pas toujours eu des mots tendres pour l’Agence européenne de gardes-frontières, qu’il qualifiait en 2019 d’«hôtesse d’accueil pour migrants […] qui finance des campements humanitaires». Poussé à se p