Sa référence controversée à l’Allemagne nazie a un effet boule de neige. La tête de liste du parti d’extrême droite allemand Alternative für Deutschland (AfD, Alternative pour l’Allemagne) pour les élections européennes, Maximilian Krah, est désormais interdit de meetings et d’événements de campagne, a décidé ce mercredi 22 mai sa formation, qui le sanctionne pour une série de dérapages. Une interdiction qui s’applique à tous les événements électoraux de l’AfD et aux autres événements publics du parti, a affirmé un porte-parole de l’AfD après une conférence téléphonique du bureau fédéral.
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Dans la matinée, Maximilian Krah annonçait justement renoncer à apparaître dans la campagne pour les élections européennes et démissionner de son poste au sein du Conseil exécutif fédéral de l’AfD. «Je prends acte du fait que des déclarations objectives et nuancées de ma part sont utilisées comme prétexte pour nuire à notre parti, a-t-il écrit sur X (ex-Twitter). La dernière chose dont nous avons besoin en ce moment, c’est d’un débat à mon sujet. L’AfD doit préserver son unité. C’est pourquoi je renonce dès à présent à toute nouvelle participation à la campagne électorale et je démissionne de mon poste de membre du Conseil exécutif fédéral.»
Man kann nie tiefer fallen als in Gottes Hand. Ich nehme zur Kenntnis, dass sachliche und differenzierte Aussagen von mir als Vorwand missbraucht werden, um unserer Partei zu schaden. Das Letzte, was wir derzeit brauchen, ist eine Debatte um mich. Die AfD muss ihre Einigkeit…
— Dr. Maximilian Krah MdB (@KrahMax) May 22, 2024
Ces décisions font suite à l’annonce faite mardi 21 mai par le Rassemblement national (RN) de mettre fin à sa coopération avec l’AfD au Parlement européen au sein du groupe Identité et démocratie (ID). Une désunion motivée par les propos polémiques que la tête de liste de 47 ans a tenu dans un entretien daté du 18 mai au journal italien La Repubblica. «Je ne dirai jamais que quiconque portait un uniforme SS était automatiquement un criminel», assumait ainsi l’eurodéputé d’extrême droite.
Enquête préliminaire pour soupçons de financements russe et chinois
Depuis plusieurs semaines, l’élu d’extrême droite est devenu une source d’embarras pour son parti, qui l’avait pourtant désigné il y a environ un an, à une large majorité, comme tête de liste aux élections européennes du 9 juin. Maximilian Krah est notamment visé par une enquête préliminaire pour soupçons de financements russe et chinois. Un de ses assistants au Parlement européen, Jian Guo, se voit par ailleurs reprocher par le parquet fédéral d’avoir espionné au cœur même de l’institution pour le compte de Pékin, ce pourquoi il a été arrêté fin avril.
Interview
Suite à ces nombreux incidents, l’AfD est désormais créditée d’environ 15 % d’intentions de vote aux élections européennes, reléguée à la deuxième ou troisième position.