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Allemagne : l’AfD interdit sa tête de liste aux européennes Maximilian Krah de campagne électorale après ses propos sur la SS

Elections européennes 2024 dossier
La tête de liste controversée de la formation d’extrême droite allemande pour les élections européennes, interdit de meetings et d’événements de campagne ce mercredi 22 mai, a annoncé dans le même temps démissionner du bureau fédéral du parti.
Maximilian Krah, tête de liste de l'AfD aux élections européennes, à Berlin le 24 avril. (Michael Kappeler/PA.Icon Sport)
publié le 22 mai 2024 à 11h09

Sa référence controversée à l’Allemagne nazie a un effet boule de neige. La tête de liste du parti d’extrême droite allemand Alternative für Deutschland (AfD, Alternative pour l’Allemagne) pour les élections européennes, Maximilian Krah, est désormais interdit de meetings et d’événements de campagne, a décidé ce mercredi 22 mai sa formation, qui le sanctionne pour une série de dérapages. Une interdiction qui s’applique à tous les événements électoraux de l’AfD et aux autres événements publics du parti, a affirmé un porte-parole de l’AfD après une conférence téléphonique du bureau fédéral.

Dans la matinée, Maximilian Krah annonçait justement renoncer à apparaître dans la campagne pour les élections européennes et démissionner de son poste au sein du Conseil exécutif fédéral de l’AfD. «Je prends acte du fait que des déclarations objectives et nuancées de ma part sont utilisées comme prétexte pour nuire à notre parti, a-t-il écrit sur X (ex-Twitter). La dernière chose dont nous avons besoin en ce moment, c’est d’un débat à mon sujet. L’AfD doit préserver son unité. C’est pourquoi je renonce dès à présent à toute nouvelle participation à la campagne électorale et je démissionne de mon poste de membre du Conseil exécutif fédéral.»

Ces décisions font suite à l’annonce faite mardi 21 mai par le Rassemblement national (RN) de mettre fin à sa coopération avec l’AfD au Parlement européen au sein du groupe Identité et démocratie (ID). Une désunion motivée par les propos polémiques que la tête de liste de 47 ans a tenu dans un entretien daté du 18 mai au journal italien La Repubblica. «Je ne dirai jamais que quiconque portait un uniforme SS était automatiquement un criminel», assumait ainsi l’eurodéputé d’extrême droite.

Enquête préliminaire pour soupçons de financements russe et chinois

Depuis plusieurs semaines, l’élu d’extrême droite est devenu une source d’embarras pour son parti, qui l’avait pourtant désigné il y a environ un an, à une large majorité, comme tête de liste aux élections européennes du 9 juin. Maximilian Krah est notamment visé par une enquête préliminaire pour soupçons de financements russe et chinois. Un de ses assistants au Parlement européen, Jian Guo, se voit par ailleurs reprocher par le parquet fédéral d’avoir espionné au cœur même de l’institution pour le compte de Pékin, ce pourquoi il a été arrêté fin avril.

Suite à ces nombreux incidents, l’AfD est désormais créditée d’environ 15 % d’intentions de vote aux élections européennes, reléguée à la deuxième ou troisième position.