Les probabilités qu’Israël participe à l’Eurovision semblent s’amenuiser. Le mercredi 28 février, le média hébreu Ynet a révélé que la seconde chanson présentée par Israël, Dance again, a été rejetée par les organisateurs, pour des paroles jugées trop politiques. La première chanson qu’elle avait proposée, October rain, est en cours d’examen, pour des paroles faisant allusion au massacre du 7 octobre, et pourrait ne pas être acceptée. Les deux morceaux avaient été envoyés au même moment par la candidate.
Sélectionnée dans un télécrochet, Eden Golan a écrit cette seconde chanson sur le thème des anges et de la danse. Elle fait référence à l’attaque terroriste du festival Tribe of Nova le 7 octobre 2023, faisant plus de 360 morts. Ses paroles, en anglais et hébreu, ont été relayées par Ynet. «Quelqu’un m’appelle depuis le paradis /Ecoute /L’espoir ne s’arrête pas, il étend simplement ses ailes /Comme un million d’étoiles qui soudainement illuminent les cieux», puis dans le couplet suivant, «Le cœur en feu /Je suis une battante /N’arrête pas la musique /Augmente le son /J’étends mes ailes /Vole dans les cieux /Les anges ne pleurent pas.»
Pour mieux comprendre
Les paroles de sa première chanson, October rain, avaient déjà été publiées par la société publique israélienne de radiodiffusion (KAN), responsable de la candidature israélienne, le 22 février. Celle-ci fait aussi allusion aux attaques du Hamas du 7 octobre : «Ramène-moi à la maison /Et laisse le monde derrière /Et je te promets que ça n’arrivera plus jamais /Je suis toujours mouillée par cette pluie d’octobre /Pluie d’octobre».
Cette chanson serait en passe d’être disqualifiée, selon le média israélien Ynet le 21 février, pour avoir des paroles trop politiques, ce qui est strictement interdit par le règlement de la compétition de chant. La KAN avait rétorqué que «nous ne changerons pas les paroles de cette chanson, même si cela signifie qu’Israël ne participera pas à l’Eurovision cette année».
Des sources «pessimistes» quant à un potentiel compromis
Face à ce second refus, le ministre des Affaires étrangères Israël Katz a fait part de son mécontentement, protestant : «nous sommes en droit de chanter sur ce que nous avons vécu [lors des attaques du 7 octobre». Si le président Isaac Herzog assure faire son possible pour résoudre la situation, le média Ynet cite des «sources proches du dossier» se disant «pessimistes» quant à la capacité de la KAN et de l’Union européenne de radiotélévision (UER), organisatrice du concours, de trouver un accord avant la mi-mars, date à laquelle les participants doivent faire parvenir aux organisateurs une chanson conforme au règlement.
La participation même d’Israël à l‘Eurovision, dont cette édition suédoise se passera le 11 mai prochain, est déjà remise en cause cette année, notamment par des pays d’Europe du Nord, qui demandent son exclusion, en réaction à l’offensive de l’armée israélienne dans le conflit qui l’oppose au Hamas, dont le bilan a dépassé les 30 000 morts jeudi 29 février. De nombreuses pétitions demandent à l’UER d’exclure l’Etat hébreu, de la même façon que la Russie n’a pas pu participer au concours en 2022, après son invasion de l’Ukraine.