«Une lettre […] a été envoyée aux directeurs généraux de tous nos membres pour les informer qu’un vote sur la participation au concours Eurovision de la chanson 2026 aura lieu.» Les membres de l’Union européenne de radio-télévision (UER) se réuniront début novembre pour voter sur la participation d’Israël à l’Eurovision, après les appels de plusieurs pays européens au boycott, a annoncé l’organisation ce vendredi 26 septembre.
Le scrutin aura lieu lors d’une «réunion extraordinaire de l’Assemblée générale de l’UER, qui se tiendra en ligne début novembre», a précisé l’organisation, qui est la première alliance mondiale de médias de service public.
Protestation
Les pays de l’UE sont divisés sur la participation d’Israël au concours de chant. L’Autriche, pays hôte de l’Eurovision en 2026, a regretté les appels de plusieurs Etats européens au boycott si Israël participait à la prochaine édition. Le ministre allemand de la Culture, Wolfram Weimer, a également fustigé l’initiative, affirmant qu’«exclure Israël aujourd’hui, c’est aller à l’encontre de cette idée fondamentale et transformer en tribunal une fête d’entente entre les peuples».
«Instrumentalisation de l’événement»
L’Espagne, l’Irlande, la Slovénie, l’Islande et les Pays-Bas sont les Etats ayant déjà averti qu’ils n’enverraient pas de représentant au concours à Vienne en mai si Israël était autorisé à participer. D’autres pays comme la Belgique, la Suède et la Finlande réfléchissent également à un boycott.
L’association de l’audiovisuel public néerlandaise Avrotros avait, elle, justifié sa décision par les «sérieuses violations de la liberté de la presse» commises par les Israéliens à Gaza. Elle accuse aussi l’Etat hébreu d’avoir commis «des interférences prouvées lors de la dernière édition, se livrant à une instrumentalisation politique de l’événement».
Soft power
La chanteuse israélienne et survivante de l’attaque terroriste du 7 octobre, Yuval Raphael, était arrivée deuxième au concours 2025, portée par le vote du public.
L’Eurovision est régulièrement le théâtre d’oppositions géopolitiques. La Russie en a été exclue à la suite de l’invasion de l’Ukraine en 2022. Le Bélarus l’avait été un an plus tôt après la réélection contestée du président Alexandre Loukachenko.