Dans le ciel de la ville côtière de Malmö, les cris des mouettes se mêlent au ronronnement inhabituel des hélicoptères. Aux fenêtres et au cou des passants, les drapeaux et keffiehs palestiniens s’affichent en masse, occultant les banderoles et publicités vantant le concours de l’Eurovision, que la troisième ville suédoise accueille cette année. Le regard tourné vers un drone policier au-dessus de la foule qui s’apprête, ce jeudi après-midi, à s’élancer depuis la place centrale, Lewis est venu, comme 12 000 manifestants, protester contre la participation d’Israël au concours et, plus largement, contre la poursuite de la guerre sanglante menée par l’Etat hébreu dans la bande de Gaza.
Pour ce Suédois de confession juive originaire de Chicago, qui a quitté les Etats-Unis il y a des décennies pour échapper à la conscription obligatoire pour la guerre du Vietnam, «il est crucial de montrer que tous les juifs ne sont pas sionistes» et «que nous pouvons, nous aussi, prendre la parole contre cette guerre». Gilet vert fluo sur le dos, regard protecteur, cet infirmier en psychiatrie tapote un sac accroché à l’arrière de son vélo : «J’ai cette sacoche avec tout le nécessaire pour les premiers soins». Nul besoin, toutefois, de street-medic, le défilé, dans lequel figurait notamme