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Reportage

Exode des Arméniens du Haut-Karabakh : «Pour la première fois, je sais que je ne reviendrai pas»

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Après la victoire éclair de Bakou, les habitants de l’enclave fuient en masse vers l’Arménie, sans espoir de retrouver un jour leur terre. Sur les routes, les conditions humanitaires restent précaires, et le nombre de réfugiés n’en finit pas de s’allonger.
Baghdasar, 36 ans, a été blessé le 20 septembre dans les bombardements, vient d'arriver à Kornidzor et n'a pas de famille en Arménie. (Rebecca Topakian/Mirage collectif pour Libération)
par Blandine Lavignon, envoyée spéciale à Goris et photos Rebecca Topakian. Mirage collectif
publié le 26 septembre 2023 à 21h01

Sur la route qui serpente sur 240 kilomètres entre Erevan et Goris, des centaines de voitures au moteur crachotant, chargées à la hâte, n’en finissent pas de défiler. Sur leurs toits, accrochés tant bien que mal, des paquets, des meubles, parfois du bétail. L’exode des Arméniens du Haut-Karabakh a commencé et semble déjà sans fin.

Les évacuations ont commencé dimanche 24 septembre, après plusieurs jours d’incertitude concernant le sort des populations civiles du Haut-Karabakh, après la victoire militaire éclair de l’Azerbaïdjan sur l’enclave. Les personnes en situation critique, dont des blessés graves, ont été autorisées à sortir en premier, escortées par les soldats russes de la mission de maintien de la paix. Peu à peu, la majorité des 120 000 habitants de l’Artsakh (le nom arménien du Haut-Karabakh) les ont rejoints sur les routes de l’exil.

A l’approche du corridor de Latchine, unique passage entre l’Arménie et l’enclave, le