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Libération
Détonation

Explosion dans un complexe résidentiel à Moscou : un séparatiste ukrainien prorusse parmi les victimes

La déflagration ce lundi 3 février a provoqué la mort de deux personnes, dont le séparatiste ukrainien Armen Sarkissian, selon les agences russes. Deux autres personnes ont été blessées.
Des agents des forces de l'ordre russes sur le site d'une explosion dans un immeuble résidentiel à Moscou, le 3 février. (Evgenia Novozhenina/REUTERS)
publié le 3 février 2025 à 10h30
(mis à jour le 3 février 2025 à 12h37)

Une explosion dont l’origine reste à éclaircir a eu lieu ce lundi 3 février dans le nord-ouest de Moscou. Le bilan fait désormais état de deux morts et deux blessés, relatent les agences russes. En cause, une «explosion» dans l’entrée de la résidence de luxe «Alyïé Paroussa». Dans un nouveau bilan, des sources officielles anonymes expliquent que l’un des blessés a succombé à ses blessures. Selon les agences Ria Novosti et Tass, il s’agit d’Armen Sarkissian. L’homme, considéré comme un baron du crime, est le fondateur d’un bataillon combattant contre l’armée ukrainienne.

Selon le média en ligne biélorusse Nexta, dans post sur X : «Les autorités ont lancé une enquête criminelle, mais la cause du sinistre reste inconnue.» Nexta ajoute que les enquêteurs et des experts médico-légaux travaillent aux côtés des services d’urgence. Un important dispositif policier a également été déployé autour du bâtiment, survolé par un hélicoptère. Le comité d’enquête de la capitale a annoncé qu’un des blessés était «mort» à l’hôpital, sans le nommer.

Le séparatiste ukrainien Armen Sarkissian est le président de la Fédération de boxe de la république populaire de Donetsk (DNR), nom donné par la Russie à une région de l’Est ukrainien dont elle revendique l’annexion. D’après les agences, il avait dans un premier temps été «hospitalisé dans un état grave» et un de ses agents de sécurité est mort. L’Ukraine l’accuse notamment d’avoir aidé la Russie dans son offensive lancée en 2022. Les services de sécurité ukrainiens (SBU) avaient indiqué en décembre que Sarkissian, impliqué dans la rébellion séparatiste prorusse dès 2014, avait créé le bataillon «Arbat» combattant contre l’armée de Kyiv. De leur côté, les agences russes n’ont pas indiqué s’il était la cible de l’explosion.

Recherché depuis 2014

Le ministère russe de l’Intérieur s’est borné à indiquer qu’«un citoyen est mort et quatre personnes ont été blessées». Cet «incident», dont la cause n’a pas été précisée, a endommagé le vitrage du rez-de-chaussée de la résidence et propagé de la fumée, d’après cette source sur Telegram. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a quant à lui déclaré que «les services spéciaux [faisaient] leur travail» et que les informations étaient en train d’être clarifiées.

Armen Sarkissian, âgé d’une quarantaine d’années, est originaire d’Arménie mais a déménagé durant sa jeunesse dans la région de Donetsk, dans l’Est ukrainien, selon le média russe Mediazona. Il s’était d’abord fait connaître comme «baron du crime» dans la zone avant de se rapprocher de l’ancien président ukrainien prorusse Viktor Ianoukovitch, d’après le SBU. Armen Sarkissian, aussi connu sous le nom d’Armen Gorlivsky, est recherché depuis 2014 pour avoir «organisé des meurtres» à Kyiv, ont indiqué les services de sécurité ukrainiens : «Des démarches sont en cours pour traduire en justice l’auteur de ces crimes contre notre Ukraine», avait indiqué le SBU.

Depuis le début de l’assaut russe contre l’Ukraine en février 2022, des figures russes ou prorusses liées au conflit ont été visées par des assassinats en Russie et dans les territoires occupés. La plupart de ces attentats ont été attribués à Kyiv ou revendiqués par les services secrets ukrainiens, le dernier en date étant l’assassinat du général Igor Kirillov en décembre à Moscou. Pour l’heure, rien n’indique néanmoins que l’Ukraine est suspectée d’être liée à l’explosion de ce lundi. D’après le SBU, le bataillon «Arbat» est principalement composé d’anciens prisonniers et a combattu dans l’est de l’Ukraine avant d’être transféré dans la région russe de Koursk, où Kyiv a lancé en août une offensive transfrontalière.

Mise à jour : 3 février à 11 h 55, ajout de contexte.