Menu
Libération
Interview

Expulsion de migrants du Royaume-Uni vers le Rwanda : «Les arrivées vont se poursuivre, avec ou sans cette loi»

Article réservé aux abonnés
Migrants, l'hécatombedossier
Le Parlement britannique a voté, tôt mardi, un texte prévoyant d’envoyer des demandeurs d’asile vers le pays africain. A l’instar de celles du royaume, les mesures des Etats de l’Union européenne ne tarissent pas les flux migratoires mais entraînent «davantage de souffrances», explique Matthieu Tardis, chercheur en politiques de migration et d’asile.
En 2022, lorsqu’un premier avion avait été affrété pour le Rwanda. (HANNAH MCKAY/REUTERS)
publié le 23 avril 2024 à 22h01

Aides financières accordées à des pays tiers pour le contrôle de leurs frontières, construction de murs, délocalisation des demandeurs d’asile… Ces dernières années, l’Europe verrouille de plus en plus ses frontières pour tenter d’endiguer des flux migratoires indésirables. Londres est allé encore plus loin en approuvant dans la nuit de lundi 22 à mardi 23 avril une loi permettant l’expulsion vers le Rwanda de demandeurs d’asile entrés illégalement au Royaume-Uni. Une mesure inédite qui a provoqué un tollé international et qui n’empêchera pas les personnes qui souhaitent quitter leur pays de tenter le voyage jusqu’au Vieux Continent, selon Matthieu Tardis, spécialiste en politiques de migration et co-directeur du centre de recherches Synergies migrations.

Le projet de loi très controversé visant l’expulsion vers le Rwanda de demandeurs d’asile entrés illégalement au Royaume-Uni fait-il partie d’un mouvement plus global d’une Europe qui se barricade ?

La politique d’externalisation de l’Union européenne (UE) et de ses Etats membres remonte à une vingtaine d’années. La gestion des flux migratoires a d’abord été confiée à des pays tiers chargés de renforcer les contrôles aux frontières, de contrôler les sorties de leur territoire ou de réadmettre des personnes en