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Extrême droite : en Allemagne, les européennes signent le retour de la division Est-Ouest

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Elections européennes 2024 dossier
Le triomphe des populistes à l’Est confirme le décrochage démocratique des populations issues de l’ex-RDA. Un avertissement qui fait paniquer les partis au pouvoir à quelques mois des régionales.
Lors de la soirée électorale de l'AfD à Berlin, le 9 juin. (Ralf Hirschberger /AFP)
par Christophe Bourdoiseau, correspondant à Berlin
publié le 11 juin 2024 à 18h50

Pas facile pour un touriste de repérer le tracé du Mur à Berlin ou celui du «rideau de fer» tombé en 1989 et qui a divisé l’Allemagne pendant près de quarante ans. Depuis les élections européennes de dimanche, il suffit pourtant de lire la carte électorale. Dans l’ancienne Allemagne de l’Ouest, elle est toute noire, aux couleurs des conservateurs (CDU-CSU), arrivés largement en tête. A l’Est, c’est une mer bleu claire aux couleurs de l’AfD (Alternative für Deutschland), parti d’extrême droite créé en 2013. Jamais l’Allemagne n’avait été aussi clairement divisée politiquement. A l’Ouest, l’AfD atteint tout au plus 15 % en Sarre. Elle réalise près du double à l’Est (29,2 %). «On a vraiment l’impression d’avoir deux zones électorales distinctes», constate Hans Vorländer, politologue à l’université de Dresde.

«Les électeurs de l’AfD ne se sentent plus représentés. Ne croyant plus au système politique, ils votent pour un parti qui leur promet de déblayer tout ça», ajoute-t-il en rappelant que le phénomène n’est pas seulement est-allemand. En Hesse (ancien Ouest),