Un peu partout dans les rues de Zemun, des fresques nationalistes côtoient des slogans hostiles à l’Occident. Cheveux courts et droit comme un «i» dans ses bottes militaires, Uros sort du grand lycée de ce quartier situé à une dizaine de kilomètres au nord du centre de Belgrade. Son pull noir est constellé de différentes régions et pays des Balkans, tous recouverts du drapeau serbe. «Ce sont les territoires serbes perdus après les guerres des années 90, explique avec gravité le jeune homme de 18 ans, avec quelques approximations historiques et géographiques. La Republika Srpska, le Kosovo et la Metohija, heu… Le Kosovo et heu la Krajina, ah non, le Monténégro… Il faut absolument que les politiques défendent la préservation de l’identité nationale de notre pays.»
Culte des criminels de guerre
L’idéologie de la Grande Serbie était au cœur des guerres menées dans les années 90 par Slobodan Milosevic, lors de l’implosion de la Yougoslavie. Aujourd’hui, une grande partie de la jeunesse serbe voue un véritable culte aux anciens chefs de guerre. Les portraits de Ratko Mladic parsèment les rues de Belgrade. «Pour moi, c’est un héros serbe, affirme Uros, sans hésitation. Un homme qui a sauvé les Serbes