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Séismes

Etat d’urgence en Islande : face à la menace d’une éruption volcanique, un village évacué

Avec près de 500 tremblements de terre enregistrés dans la région entre 19 heures vendredi et 7 heures ce samedi 11 novembre, dans le sud-ouest du pays, les autorités ont déclaré l’état d’urgence, redoutant une éruption volcanique.
Le Lagon bleu, site touristique islandais près de Grindavik célèbre pour ses spas géothermiques, le 28 février 2021. Jeudi, le site a été fermé par précaution. (HALLDOR KOLBEINS/AFP)
publié le 11 novembre 2023 à 8h22
(mis à jour le 11 novembre 2023 à 11h16)

Le spectre d’un nouvel Eyjafjallajökull plane sur l’Islande. Les autorités ont déclaré l’état d’urgence vendredi après qu’une série de séismes a secoué la péninsule de Reykjanes, dans le sud-ouest du pays, faisant redouter une éruption volcanique dans la région. L’activité sismique est intense «à Sundhnjukagigar, au nord de Grindavik», a alerté la protection civile. «Les tremblements de terre pourraient devenir plus importants» et «cette série d’événements pourrait conduire à une éruption», a averti l’administration. Une éruption qui pourrait avoir lieu «dans quelques jours», selon l’Office météorologique islandais (IMO).

«Je ne pense pas qu’il faille attendre longtemps avant une éruption, quelques heures ou quelques jours. Le risque d’éruption a considérablement augmenté», a même averti samedi Thorvaldur Thordarson, professeur de volcanologie à l’université d’Islande, à la chaîne de télévision publique RUV.

Le village Grindavík, situé à 3 kilomètres au sud-ouest de la zone où l’essaim sismique (série de secousses) a été enregistré vendredi, 4 000 habitants, a été évacué pendant la nuit de vendredi à samedi, ont fait savoir les autorités de protection civile.

Cette décision intervient après que les services météorologiques ont indiqué qu’il était «probable qu’une intrusion de magma se soit étendue sous» le village. Si «à ce stade, il n’est pas possible de déterminer exactement si et où le magma pourrait atteindre la surface», les services météorologiques ont tout de même noté que «la quantité de magma impliquée est nettement supérieure à ce qui avait été observé lors des plus grandes intrusions de magma associées aux éruptions de Fagradalsfjall». Le navire patrouilleur Thor a également été déployé «à des fins de sécurité».

Un site touristique populaire fermé

Au total, trois éruptions ont eu lieu près de Fagradalsfjall sur la péninsule de Reykjanes, en mars 2021, août 2022 et juillet 2023. Ces trois éruptions se sont toutefois produites loin de toute infrastructure ou zone peuplée.

Grindavík, à environ 40 kilomètres au sud-ouest de la capitale Reykjavik, se trouve à proximité de la station thermale géothermique Blue Lagoon, une populaire destination touristique qui a fermé temporairement en début de semaine par mesure de précaution.

Le village est également proche de la centrale géothermique de Svartsengi, principal fournisseur d’électricité et d’eau pour 30 000 habitants de la péninsule de Reykjanes.

L’OMI a déclaré que 500 tremblements de terre avaient été enregistrés dans la région entre 19 heures vendredi et 7 heures ce samedi, dont 14 d’une magnitude supérieure à 4.

Au total, l’Islande compte 33 systèmes volcaniques actifs, soit le nombre le plus élevé d’Europe. Cette île de l’Atlantique nord chevauche la dorsale médio-atlantique, une fissure dans le plancher océanique qui sépare les plaques tectoniques eurasienne et nord-américaine.

Lors de sa dernière éruption en 2010, l’Eyjafjallajökull avait bloqué le ciel européen et entraîné l’annulation de 100 000 vols, avec dix millions de passagers bloqués.

Mise à jour : ajout ce samedi 11 novembre à 15 h 47 de la déclaration d’un professeur de volcanologie à l’université d’Islande.