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Libération
Reportage

Face à l’islamophobie, la ville espagnole de Talayuela prône un modèle d’intégration réussie

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Alors que les actes contre les musulmans se multiplient dans certaines régions du pays, la commune agricole d’Estrémadure dirigée par un maire conservateur accueille une large communauté marocaine «en toute sérénité».

Roberto Baños, maire de la ville de Talayuela. (DR/Radio Interior)
ParFrançois Musseau
envoyé spécial en Estrémadure (Espagne)
Publié le 15/08/2025 à 14h19

Interdire aux musulmans l’accès aux installations municipales pour leurs cérémonies religieuses ? «Non merci, pas de ça chez nous ! Notre pari, ici, c’est exactement l’inverse, la bonne coexistence, le vivre ensemble.» Le maire Roberto Baños balaie d’un revers de main tout ce qui pourrait gripper la paix sociale qui caractérise sa commune. Talayuela, 7 411 habitants, commune au beau milieu de l’Estrémadure, dans le sud-ouest de l’Espagne, est un modèle d’intégration d’une importante communauté marocaine. Selon les saisons – liées aux campagnes agricoles –, cette dernière correspond à un bon tiers de la population locale.

Elu municipal conservateur depuis 2015, maire depuis 2023, Roberto Baños regarde l’actualité estivale du littoral avec «sérénité» : «Ce qui se passe là-bas, c’est tout ce que nous évitons qu’il se passe ici.» Sur la côte méridionale espagnole, les actes islamophobes se succèdent. Cela a commencé début juillet à Torre-Pacheco, en Murcie, où, après le passage à tabac d’un retraité par trois jeunes maghrébins, des groupes d’extrême droite encouragés par le parti Vox s’étaient livrés