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Analyse

Face au Hamas, la Belgique engluée dans le piège communautariste

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Guerre au Proche-Orientdossier
A rebours de la plupart des pays européens, une bonne partie de la classe politique belge s’est gardée de qualifier les crimes du Hamas de «terrorisme».
Maxime Prévot, le président des Engagés, un parti de centre droit héritier du vieux parti social-chrétien francophone, au Parlement de Bruxelles, le 6 juillet 2023. (Hatim Kaghat /Belga. AFP)
par Jean Quatremer, Correspondant européen
publié le 12 octobre 2023 à 15h51

A Berlin, à Rome, à Londres, à Paris, à Kyiv, à Brasília ou encore à New York, des monuments emblématiques ont été illuminés le week-end dernier aux couleurs du drapeau israélien pour marquer le soutien des démocraties à un pays frappé par l’horreur terroriste. En revanche, à Bruxelles, rien. La vie suit son cours comme si rien ne s’était passé. La Commission européenne a certes éclairé son siège aux couleurs israéliennes, mais c’était la capitale de l’UE qui s’exprimait, pas celle du royaume. Et il ne s’agit pas d’un acte manqué, loin de là : le gouvernement assume cette décision de ne pas déployer de drapeau israélien dans sa capitale, s’alignant sur la majorité de la classe politique belge, surtout francophone au demeurant, qu’elle soit de droite ou de gauche, qui a adopté une attitude proche de celle de LFI et du NPA en France… La Belgique est une exception en Europe.

Certes, le Premier ministre belge, Alexander De Croo, libéral flamand de l’Open-VLD, a fermement condamné, dès samedi 7 octobre, «les attaques terroristes» du Hamas : «Nous sommes aux côtés d’Israël en ces heures sombre