Pendant des siècles, Malte a érigé des remparts le long de ses côtes et autour de sa capitale, La Valette. La petite île s’est ainsi protégée des assauts ottomans, puis français et britanniques. Aujourd’hui, les murs qui entourent l’île sont au large, invisibles et très sélectifs : leur seule cible est les migrants qui s’embarquent dans des canots instables et surchargés dans l’espoir de gagner l’Europe. Au cours des dernières années, les autorités de l’île ont peu à peu durci leurs positions et refusent le plus souvent de laisser les bateaux de sauvetage des ONG toucher terre, sur l’île, pour faire débarquer les réfugiés sauvés en mer.
Le Sea-Eye 4, navire de l’ONG allemande du même nom, en a encore fait les frais ces derniers jours. Arrivé jeudi dans la zone de recherche et de secours incombant à Malte, le bateau a rapidement opéré quatre sauvetages et fait monter à bord 223 rescapés. Avant de tourner en rond au large de l’île dans l’attente d’un port pour les accueillir. «Le centre de coordination et de sauvetage maltais ne nous a pas répondu. Notre bateau avait demandé un port sûr pour amener les gens à terre mais jusqu’ici seule l’Italie a répondu. Ils ont transféré notre requête aux autorités mais aussi souligné que les sauvetages avaient eu lieu hors de la zone sous leur responsabilité», explique la porte-parole de Sea-Eye, Sophie Weidenhiller.
«Ignorance glaciale de l’Union européenne»
A bord