Menacé par un vote de défiance quelques jours après avoir mis fin à la coalition gouvernementale entre son parti, le SNP (Scottish National Party), et les écologistes, le Premier ministre écossais, Humza Yousaf, a finalement annoncé sa démission ce lundi 29 avril. Le dirigeant de 39 ans, élu à la tête du SNP en mars 2023 après la démission surprise de la charismatique Nicola Sturgeon, était devenu le premier dirigeant musulman à diriger un grand parti britannique. Il incarnait la continuité avec sa prédecesseure, dont il était un des plus proches alliés, et avait continué de porter haut le combat pour l’indépendance de l’Ecosse. Une fois la démission effective de Humza Yousaf, le Parlement aura 28 jours pour se trouver un nouveau Premier ministre.
Royaume-Uni
Jeudi, il avait annoncé mettre fin à la coalition gouvernementale entre le SNP et les Verts écossais, notamment sur fond de désaccord sur la politique environnementale. Et avait affirmé qu’il comptait bien rester en poste, mettant en avant son «leadership». Mais si le SNP domine largement le Parlement local d’Edimbourg depuis 2007 – avec 63 sièges sur 129 –, il gouvernait depuis 2021 grâce à son alliance avec les Verts. Or, dans la foulée de l’annonce de la mort de la coalition, les oppositions conservatrice et travailliste ont déposé chacune une motion de défiance contre Humza Yousaf, dont le vote est prévu cette semaine. Les Verts, devenus des adversaires, ont annoncé qu’ils voteraient contre le Premier ministre. Mis en minorité, le SNP s’est cherché en vain de nouveaux alliés, selon la BBC, puisqu’il a écarté une alliance avec le parti Alba, autre formation indépendantiste.
Une enquête pour détournement de fonds, un combat pour l’autodétermination de l’Ecosse dans l’impasse… Depuis la démission surprise en février 2023 de sa dirigeante Nicola Sturgeon, le SNP n’arrive pas à sortir de la tourmente. Le dernier référendum sur l’indépendance de l’Ecosse, en 2014, s’était conclu par un rejet à 55%. Au niveau national, ce n’est pas mieux. Le parti, qui compte 43 députés au Parlement à Londres, se trouve désormais menacé d’un retour en force du parti travailliste en Ecosse lors des élections législatives prévues cette année.