Rares sont ceux, dans le milieu universitaire, qui ne tarissent pas d’éloges sur l’Américaine Fiona Scott Morton. A l’image du prix Nobel d’économie Jean Tirole, professeur à l’université de Toulouse, qui juge que la future «économiste en chef» de la direction générale de la concurrence est l’une «des meilleures économistes au monde dans le domaine de l’organisation industrielle» et qu’elle a contribué de façon décisive à la réflexion américaine sur la réglementation des nouvelles technologies : «La Commission et, plus largement, les Européens ont beaucoup de chance d’avoir attiré une personne de son calibre.» De même, l’Italien Andrea Garnero, économiste à l’OCDE, estime que «Scott Morton a un profil d’envergure et a de l’expérience. Ce n’est pas une académique naïve enfermée dans sa tour d’ivoire.»
Enquête
Native de Lexington (Massachusetts), la cinquantaine, la professeure d’économie à la Yale School of Management, qui parle un très bon français selon la Commission, a un CV long comme le bras : publications scientifiques, récompenses, activités au service de grandes entreprises contre de plantureuses rémunérations, emploi à la division antitrust du département de la Justice sous Barack Obama, ou encore participation en 2019, à l‘enquête sur les géants du numérique de la commission judiciaire de la Chambre des représentants.
En matière de droit de la concurrence, Scott Morton a longtemps partagé les vues conservatrices de l’école de Chicago, diffusées dans les a