Journaliste et écrivaine, spécialiste de la justice internationale, Florence Hartmann fut porte-parole de la procureure du Tribunal pénal pour l’ex-Yougoslavie et du parquet du TPI pour le Rwanda. Elle dresse aujourd’hui des parallèles entre les logiques guerrières de Slobodan Milosevic, accusé de crimes contre l’humanité et de génocide en Yougoslavie, et de Vladimir Poutine. Elle explique les défis qui attendent la justice internationale pour juger les responsables des crimes commis en Ukraine.
Au vu des images et des récits qui nous parviennent d’Ukraine, faites-vous des parallèles avec les conflits en ex-Yougoslavie ?
Bien sûr, et ce qui est le plus révoltant, c’est que cela se produise à nouveau à proximité de nos propres pays. Il y a une dimension militaire, certes, mais on voit bien que la guerre habille des attaques délibérées contre les civils. Certaines images sont frappantes parce que même géographiquement, les lieux se ressemblent : on pense à Vukovar, à la Bosnie… Le massacre des civils, comme à Boutcha, fait penser à toutes les villes qui ont été «purifiées ethniquement», comme on disait à l’époque.
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