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Catastrophe

Frappée par les incendies, la Grèce face au risque d’une crise politique de la terre brûlée

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Alors que les pompiers progressaient mardi dans la lutte contre les mégafeux qui encerclent la capitale, la colère monte parmi les Athéniens. La réponse du gouvernement est jugée insuffisante et l’appel au mécanisme de solidarité européen, trop tardif.
Des volontaires tentent d'éteindre un feu de forêt près de Penteli, à proximité d'Athènes, le lundi 12 août 2024. (Angelos Tzortzinis/AFP)
par Fabien Perrier, Correspondant à Athènes
publié le 13 août 2024 à 20h33

Balai dans une main, pelle dans l’autre, Nikos nettoie la cour de la taverne familiale Makedonia, sur les hauteurs du village de Penteli, à une vingtaine de kilomètres d’Athènes. Il n’a pas le cœur à parler. «Ce n’est pas dans mes habitudes», lance-t-il. Puis, comme submergé par le ras-le-bol, il se livre. «Tous les ans, c’est la même chose, rage-t-il. Je ne sais pas combien de fois le feu est arrivé aux portes du restaurant. Aujourd’hui encore, les pompiers ont réussi à l’arrêter à quelques mètres d’ici.» Il montre du doigt le flanc de la montagne aux herbes noircies et aux arbres calcinés. De l’espace verdoyant, plongeant sur des vallons à perte de vue, il ne reste plus que quelques îlots de verdure préservés – on ne sait comment – des flammes. Pendant deux jours, celles-ci ont dévasté les lieux, laissant derrière elles un paysage cramoisi et une odeur âcre. Non loin, à Halandri, le corps d’une sexagénaire moldave a été retrouvé dans une usine calcinée. Au moins 71 personnes, dont cinq soldats du feu, ont été blessées. Chez les habitants, l’amertume domine.

Nikos passe un coup de balai, puis revient à la charge. «Les pom