Il aura fallu attendre 758 jours pour que le Kremlin appelle les choses par leur nom. «Nous sommes en état de guerre. Certes, il s’agissait au départ d’une opération militaire spéciale, mais à partir du moment où la petite bande s’est formée là-bas, dès que l’Occident collectif y a participé aux côtés de l’Ukraine, c’est devenu une guerre pour nous. J’en suis convaincu. Et chacun doit le comprendre, pour sa propre mobilisation intérieure», a dit le porte-parole de la présidence, Dmitri Peskov, dans une interview, ce vendredi 22 mars. CQFD.
L’effet est un peu le même que lorsque Vladimir Poutine a fini par prononcer, pour la première fois, le nom d’Alexeï Navalny, un mois après la mort de l’opposant, et le soir de sa propre réélection à un cinquième mandat, le 17 mars. Cette fois, c’est son fidèle secrétaire qui prononce le mot «guerre», interdit au commun des mortels en Russie depuis plus de deux ans que dure «l’opération militaire spéciale». «La vérité, comme toujours, est un peu moins excitante, mais c’est une histoire sémantico-politique intéressante, prév