De la cagette qui flotte entre deux eaux au porte-conteneurs en passant par les voiliers et les navires de guerre, rien n’échappe au faisceau du radar de l’Atlantique 2 qui balaie la surface de la Baltique. Partis à l’aube de la base aéronavale de Lann Bihoué, près de Lorient, les quinze membres de l’équipage de la marine nationale ont pour mission, ce lundi, de passer au peigne fin au profit de l’Otan les deux tiers de cette mer semi-fermée et hautement stratégique qui s’étire du Danemark à Saint-Pétersbourg, soit une surface équivalente à la moitié de la France. Les 14 tonnes de carburant embarquées en escale sur la base de Nordholz, à l’extrême nord de l’Allemagne, devraient permettre au gros pélican de 31 mètres de long, 11 de haut et 37 d’envergure de patrouiller durant cinq ou six heures avant de rentrer au bercail.
Juste derrière les pilotes et le mécano de bord, alignés face à la paroi aveugle de la carlingue truffée de cadrans, les opérateurs de la flottille 21F, en combinaison de vol couleur sable, s’activent sans répit, manipulant une multitude de cadrans, boutons, joysticks, claviers, dans un bain constant de communications radio. Le radariste traque les bateaux qui ont coupé leur système d’identification automatique (AIS), dont la position est erronée ou dont la route semble