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Accord

G7 en Italie : un «accord politique» trouvé sur l’aide à l’Ukraine

Guerre entre l'Ukraine et la Russiedossier
Les pays du Groupe des Sept, réunis en sommet dans le sud de l’Italie ce jeudi 13 juin, comptent accorder un méga prêt de 50 milliards de dollars d’ici fin 2024 à l’Ukraine, garanti par les futurs intérêts générés par les actifs russes gelés.
Le Premier ministre britannique Rishi Sunak rencontre son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky lors du premier jour du G7 en Italie, le 13 juin. (Christopher Furlong/AP)
publié le 13 juin 2024 à 19h24

C’était tout en haut de la to-do list des dirigeants du G7 réunis en sommet à Borgo Egnazia, dans les Pouilles, ce jeudi 13 juin, et c’est fait. Un «accord politique» a été trouvé pour que l’agresseur russe paye les dépenses de guerre de l’Ukraine attaquée, a confirmé la Maison Blanche, alors que le président ukrainien Volodymyr Zelensky venait de se joindre au sommet, accueilli à bras ouverts par les dirigeants des Etats-Unis, de l’Allemagne, de la France, de l’Italie, du Royaume-Uni, du Canada et du Japon.

Le chancelier allemand, Olaf Scholz, a salué un accord «historique». Cette entente montre au président russe Vladimir Poutine qu’on ne «recule pas», a martelé le président américain Joe Biden. Cela «démontre à Poutine qu’il ne nous aura pas à l’usure, qu’il ne peut pas nous diviser», a-t-il encore déclaré lors d’une conférence de presse avec son homologue ukrainien, Volodymyr Zelenski.

Le méga prêt américain de 50 milliards de dollars (environ 46 milliards d’euros) sera garanti par les bénéfices engendrés par les 300 milliards d’euros d’avoirs gelés de la banque centrale de Russie et d’actifs privés de personnes liées au Kremlin. Reste à clarifier les garanties de cet emprunt et la répartition de la charge si «les avoirs russes sont dégelés» ou si leurs «revenus ne produisent plus ce qui est nécessaire pour financer le prêt», avait détaillé mercredi l’Elysée. Car la plus grande partie desdits avoirs – 185 milliards de dollars – se trouve justement en Europe.

Les Etats-Unis sont «disposés à prêter jusqu’à 50 milliards pour assurer que l’objectif de 50 milliards soit atteint, mais il y aura d’autres prêteurs, ce qui signifie que le véritable chiffre américain est plus bas», a expliqué un haut responsable de la Maison Blanche. «Il s’agit d’un prêt solidaire», a-t-il souligné. La part de chaque pays dans ce prêt n’est pas encore connue.

Nouvelles sources de revenus

D’après l’Institute of Legislative Ideas, un centre de réflexion ukrainien qui affirme interroger des sources officielles, 397 milliards de dollars russes sont immobilisés. De son côté, la Banque mondiale évalue à plus de 486 milliards de dollars le coût pour reconstruire l’Ukraine.

Les dirigeants occidentaux se sont engagés à financer l’effort de guerre ukrainien le temps qu’il faudra, restant aux côtés de Kyiv «jusqu’au dernier jour», avait réitéré Emmanuel Macron vendredi, durant la visite de Volodymyr Zelensky à l’Elysée. C’était avant les élections européennes et l’annonce inattendue de la dissolution et d’élections anticipées qui font craindre l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite favorable à Moscou. Au 841e jour de l’offensive russe, ce jeudi, tandis que le bout du tunnel n’est pas encore visible, il faut chercher de nouvelles sources de revenus et sécuriser d’urgence l’aide à l’Ukraine, alors que le calendrier politique se précipite.

La perspective d’un retour à la Maison Blanche de Donald Trump fait planer l’incertitude autour des conséquences de son élection pour l’Ukraine. Biden devait signer un accord bilatéral de sécurité de dix ans avec Zelensky pendant cette rencontre des Sept, afin de signaler l’engagement américain à long terme en faveur de l’avenir de l’Ukraine, en tant qu’Etat indépendant et souverain, avait déclaré un responsable de l’administration. L’accord prévoit un effort à long terme pour former et équiper les forces ukrainiennes, en promettant de fournir des armes plus modernes et d’aider les Ukrainiens à mettre en place leur propre industrie militaire, capable de produire ses propres armes, ont indiqué des responsables américains. De son côté, le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, devait annoncer ce même jour une nouvelle aide de 242 millions de livres (286 millions d’euros).

Mise à jour : à 21h52, avec l’ajout des déclarations de Joe Biden.