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Billet

Génocide de Srebrenica : un aveu de culpabilité tardif mais bienvenu

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Le général Radislav Krstic, qui a été l’un des responsables du massacre d’environ 8 000 hommes en Bosnie-Herzégovine en juillet 1995, a reconnu sa responsabilité. Cette reconnaissance, qui appuie une demande de libération anticipée, n’a rien d’anecdotique.
Radislav Krstic lors de son appel auprès du Tribunal international pour l'ex-Yougoslavie, à La Haye en avril 2004. (Paul Vreeker/Reuters)
publié le 16 novembre 2024 à 9h15

L’aveu est explicite, précis, personnel. Et, même tardif, non dénué d’arrière-pensées, il est finalement bienvenu. «J’ai aidé et encouragé le génocide. […] J’ai commis un crime inimaginable et impardonnable. Je ne demande pas de pardon, je ne cherche pas de justification, je ne cherche pas de compréhension, car je sais que je ne peux pas en recevoir et que je n’en recevrai pas.» Cette reconnaissance de culpabilité est signée de la main de Radislav Krstic, le général qui commandait le corps de la Drina de l’armée des Serbes de Bosnie au moment du massacre d’environ 8 000 hommes à Srebrenica en juillet 1995. Sur quatre pages rédigées d’une écriture ronde et tremblée depuis sa prison polonaise, l’homme âgé de 76 ans, dit, «à chaque instant» penser aux «victimes du génocide. […] Je les pleure et je prie pour leurs âmes».

Ces mots n’ont rien d’anecdotique. Car Krstic ne fut pas qu’un exécutant du dernier génocide du XXe siècle qui s’est déroulé sur le sol européen cinquante ans après les camps nazis. Il a copiloté ce grand massacre lors de ce funeste été 1995 dans les Balkans, aux côtés de Radovan Karadzic et de