La tentation était grande, lundi 24 octobre, de pousser un soupir de soulagement en voyant Liz Truss quitter le 10, Downing Street pour être remplacée par son ex-rival Rishi Sunak – celui-là même qui avait perdu l’élection interne du parti en septembre. Technocrate dévoué à «la stabilité et à l’unité», cet ancien ministre de l’Economie a de quoi rassurer : il a exercé pendant la pandémie, connaît les marchés, et semble prêt à prendre des décisions difficiles et sensées pour rétablir l’économie d’un Royaume-Uni au bord de la récession. Depuis le perron de sa nouvelle résidence officielle, il a ainsi promis de ramener «intégrité, professionnalisme et responsabilité» à toutes les échelles du gouvernement, et de gagner «la confiance» du peuple.
Mais s’il est perçu comme un centriste, Sunak est fait du même bois que Liz Truss. L’homme est un thatchériste convaincu, un multimillionnaire qui admettait en 2001 ne pas avoir d’amis de