Tout a commencé comme un conte de fées moderne, avant de virer au cauchemar. Un revirement du destin, d’autant plus injuste et déchirant, que la jeune Syrienne au cœur de cette tourmente n’était animée que par un seul désir : aider ceux qui mettent leur vie en péril pour atteindre l’Europe.
Or depuis trois ans, Sarah Mardini et 23 autres bénévoles qui aidaient les réfugiés accostant sur l’île grecque de Lesbos sont accusés de «trafic humain», de «blanchiment d’argent», de «fraude», «espionnage», ou encore d’appartenir à une «organisation criminelle», selon un rapport de police de 86 pages soumis à la justice grecque. Le procès devait s’ouvrir ce jeudi à Lesbos, mais le tribunal a reporté le procès à une date ultérieure après s’être déclaré incompétent pour juger l’avocat qui se trouvait parmi les prévenus. Sarah, aujourd’hui âgée de 29 ans, et ses coaccusés risquent vingt-cinq ans de prison. Contrairement aux autres, ne sera pas présente au tribunal. La jeune femme a appris en fin de semaine qu’un juge grec a refusé de lever l’interdiction d’entrée en Grèce qui la frappe depuis son expulsion fin 2018 vers l’Allemagne, le pays qui l’avait accueillie après son arrivée en 2015 sur les côtes grecques.
C’est précisément cette arrivée qui a des allures de légende. Elle fera même de Sarah et de sa sœur cadette Yusra les héroïnes d’un film les Nageuses, diffusé l’an prochain sur Netflix. Les deux jeunes filles ont grandi à Damas dans u