Le procès qui s’ouvre ce mardi 21 mai à Kalamata, dans le Péloponnèse en Grèce, s’annonce historique. Il concerne en effet l’un des naufrages les plus meurtriers qui aient eu lieu en mer Méditerranée. Le 9 juin 2023, un bateau, l’Adriana, quittait la Libye pour l’Italie avec à son bord 750 Egyptiens, Syriens, Pakistanais et Palestiniens. Dans la nuit du 13 au 14 juin, il sombrait au large de Pylos, dans le Péloponnèse. Seuls 104 ont survécu. 82 corps ont été récupérés, les autres ont disparu dans la mer. Neuf survivants sont aujourd’hui sur le banc des accusés, alors qu’ils clament leur innocence. Historique, ce procès l’est donc par le nombre de victimes, mais aussi en raison des conditions du naufrage et de ce qu’il dit sur la politique migratoire grecque et européenne.
Dès 48 heures après le désastre, les neuf accusés, tous Egyptiens, âgés de 21 à 37 ans, étaient désignés coupables. Leurs photos étaient même exhibées en une du journal Proto Thema. Les autorités grecques publiaient leur version : les gardes-côtes auraient tenté un sauvetage du chalutier. En vain. Les exilés auraient d’abord refusé l’aide, puis coupé les câbles