«Ça fait très français, n’est-ce pas ?» Le syndicaliste Miles Hubbard, gilet rouge sur le dos, sourit. Depuis dimanche matin, et à nouveau ce lundi, le représentant régional du mouvement Unite the Union occupe avec une cinquantaine de dockers le rond-point devant le plus grand port à conteneurs du Royaume-Uni : Felixstowe, dans le sud-est du pays. La scène s’apparente aux gilets jaunes français.
C’est ici que plus du tiers des cargos étrangers se délestent de leur cargaison. Chaque année, près de quatre millions de conteneurs, inlassablement chargés et déchargés à toute heure de la journée, passent par ces docks. Mais depuis dimanche, la cadence est au plus bas alors que les navires, remplis à ras bord, continuent d’affluer : la grande majorité des 2 550 salariés est entrée en grève pour réclamer de meilleures conditions de travail et une augmentation des salaires. Du jamais-vu depuis 1989.
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Cette grève, inédite, aura un «impact énorme» sur la chaîne d’approvisionnement, assure Miles Hubbard. «Un cargo peut transporter jusqu’à 10 000 conteneurs. Imaginez ce que ça donne quand on le multiplie par 10 000.» Toutefois, au Royaume-Uni, si de nombreuses entreprises se disent inquiètes, l’organisme de transport de marchandises Logistics UK ne s’attend pas à des «perturbations massives», selon un porte-parole cité dans la presse britannique, affirmant que «toutes les marchandises qui arrivent sont programmées bien à l’avance» et qu’il y a encore «b