Comment l’Union peut-elle peser au Proche-Orient, alors même que les Vingt-Sept sont profondément divisés, et c’est un euphémisme, entre pro-Israéliens et pro-Palestiniens ? Ce n’est pas un hasard si les Européens ont toujours été exclus du jeu diplomatique dans la région en dépit de leur poids économique. De fait, la gamme des positions part de l’Irlande et de l’Espagne, fermement pro-palestiniennes, et, avec tout un dégradé, va jusqu’à l’Autriche, la République tchèque et la Hongrie plus pro-israéliennes que jamais.
Le Conseil des ministres des Affaires étrangères, réuni ce lundi 22 janvier à Bruxelles, a fourni une nouvelle illustration de cette incapacité à élaborer une doctrine commune. Pire, ils sont plus divisés que jamais puisqu’ils ne sont même plus unanimes sur la solution à deux Etats préconisée par l’ONU. Certes, beaucoup de pays, dont l’Allemagne, pourtant très pro-israélienne, se sont inquiétés des propos de Benyamin Nétanyahou, le Premier ministre israélien, qui a exclu qu’un jour les Palestiniens puissent disposer de leur propre Etat – tout comme le Hamas, d’ailleurs, personne ne voyant comment cela va résoudre le problème. Mais lorsque l’Espagnol Josep Borrell, en charge des Affaires étrangères de l’Union, qui s’est illustré vendredi en affirmant qu’Israël avait «créé» le Hamas, a v