Trois mois environ après les annonces de leur déploiement qui avaient fait grand bruit, les soldats nord-coréens semblent avoir disparu du front russo-ukrainien. «Depuis la mi-janvier, il s’avère que les troupes nord-coréennes déployées dans la région de Koursk en Russie n’ont pas été engagées dans des combats», affirment les services de renseignement sud-coréens ce mardi 4 février. «L’une des raisons pourrait être le nombre élevé de victimes - nord-coréennes -, mais les détails exacts sont encore à l’étude», souligne cette source dans un communiqué.
Vendredi 31 janvier, le porte-parole des forces spéciales ukrainiennes, Oleksandre Kindratenko avait déclaré «n’avoir pas vu ou détecté d’activité ou d’affrontement armé avec les Nord-Coréens» depuis «trois semaines». Le militaire avait alors formulé l’hypothèse d’un retrait «en raison des lourdes pertes qu’ils ont subies». Le même jour, Kyiv a estimé à 12 000 soldats nord-coréens ayant été engagés dans la région de Koursk, dont «environ 500 officiers et trois généraux». Toutefois, ni la Russie ni la Corée du Nord n’ont confirmé la présence de ce contingent aux côtés de l’armée russe.
Analyse
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a pour sa part assuré en décembre que 3 000 soldats de Pyongyang ont été «tués ou blessés» depuis leur engagement aux côtés de la Russie, fin octobre. Séoul chiffre ces mêmes pertes aux alentours de 1 100 morts.
Une forte mortalité que l’ancien commandant de char de l’armée britannique, le colonel Hamish de Bretton-Gordon, expliquait fin janvier à la BBC : «Ce sont des troupes à peine entraînées, dirigées par des officiers russes qu’ils ne comprennent pas. Ils sont jetés dans la boucherie avec peu de chances de survie. Ils sont de la chair à canon et les officiers russes se soucient encore moins d’eux que de leurs propres hommes.»
«Effacer les preuves»
Mi-janvier, le président ukrainien s’est dit prêt à remettre à Pyongyang deux soldats nord-coréens capturés dans la région de Koursk, en échange de soldats ukrainiens prisonniers en Russie. «Généralement, les Russes et les autres soldats nord-coréens achèvent leurs blessés et font tout pour effacer les preuves de la participation d’un autre Etat, la Corée du Nord, à la guerre contre l’Ukraine», a avancé Zelensky.
Lors d’une visite à Séoul début janvier, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a affirmé que la Russie était en train d’étendre sa coopération spatiale avec la Corée du Nord en échange de la participation de ses troupes aux combats contre l’Ukraine.