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Attaque

Guerre en Ukraine : au moins sept morts dans des «bombardements massifs» russes sur Kyiv

Selon le ministre de l’Intérieur ukrainien, des «zones résidentielles» et «des hôpitaux» ont été touchés par les frappes russes dans la nuit de dimanche 22 à ce lundi 23 juin.
Un immeuble d'habitations touché par des frappes de drones et de missiles russes à Kyiv, en Ukraine, ce lundi 23 juin 2025. (Thomas Peter/Reuters)
publié le 23 juin 2025 à 8h52

Nouvelle longue nuit à Kyiv. Une attaque russe sur la capitale ukrainienne a fait au moins sept morts et une vingtaine de blessés entre dimanche 22 et ce lundi 23 juin. Le ministre de l’Intérieur ukrainien, Igor Klymenko, a fait état des «bombardements massifs de missiles et de drones» pendant la nuit sur la capitale et sa région. Il a déploré «des frappes sur des zones résidentielles, des hôpitaux, des équipements sportifs» par les forces russes «sans respect pour le concept d’infrastructures civiles». La Russie a lancé sur l’Ukraine 352 drones et 16 missiles pendant la nuit.

Dans le district de Chevchenkivski, dans l’ouest de la capitale, «toute une section d’un immeuble résidentiel de plusieurs étages a été détruite», a déclaré le ministre sur Telegram. Sur ce seul site, «à ce stade, quatre personnes sont décédées. Les secouristes sont venus en aide à 10 personnes blessées». Mais il pourrait y avoir plus de victimes sous les décombres, a-t-il averti. Une autre personne est morte dans des frappes à Bela Tserkva, une agglomération située dans le sud de Kyiv, qui ont fait une dizaine de blessés, a-t-il ajouté.

Cessez-le-feu dans l’impasse

A la suite d’une attaque dans le district de Desnianski, «un cratère est apparu dans la cour d’un immeuble résidentiel», a affirmé le chef de l’administration de Kyiv, Timour Tkatchenko. Les villes ukrainiennes sont ciblées chaque nuit par des frappes russes, à un moment où les pourparlers en vue d’un cessez-le-feu sont dans l’impasse. Au moins 28 personnes avaient été tuées et plus de 130 blessées à Kyiv dans la nuit du 16 au 17 juin lors d’une attaque russe menée à l’aide de plus de 440 drones et 32 missiles, selon les autorités ukrainiennes. Dans la région de Rostov, dans le sud de la Russie, une attaque de drones ukrainiens ce lundi a «provoqué un incendie dans une entreprise industrielle dans le district de Kamenski», a indiqué le gouverneur régional Iouri Slioussar sur Telegram.

Le commandant en chef des armées ukrainiennes, Oleksandr Syrsky, a assuré samedi que l’Ukraine allait intensifier ses frappes contre des cibles militaires russes en profondeur en Russie, trois semaines après une attaque spectaculaire contre des bases aériennes reculées dans ce pays. En août 2024, l’armée ukrainienne avait attaqué par surprise la région frontalière russe de Koursk, s’emparant de centaines de kilomètres carrés avant d’en être délogée au printemps par les forces russes soutenues par un contingent nord-coréen. Oleksandr Syrsky a, lui, assuré que l’Ukraine détenait toujours 90 kilomètres carrés dans cette région. «Ce sont nos actions préventives en réponse à une possible offensive ennemie», a-t-il lancé.

L’Iran, «complice» de l’invasion russe

Moscou occupe actuellement environ un cinquième de l’Ukraine et a déjà revendiqué l’annexion de quatre régions ukrainiennes, en plus de la péninsule de Crimée, qu’elle a envahie en 2014. Par la suite, Moscou a lancé des attaques dans la région ukrainienne voisine de Soumy, s’emparant de plusieurs localités et disant vouloir y constituer une zone tampon. Le président russe Vladimir Poutine a dit la semaine dernière ne pas exclure la prise de la ville de Soumy, la capitale régionale, alors que Kyiv accuse Moscou de saboter délibérément un accord de paix afin de saisir plus de territoires.

Sur le plan diplomatique, Kyiv a apporté son soutien dimanche aux frappes des Etats-Unis et d’Israël contre des sites nucléaires en Iran, estimant qu’il s’agissait d’une conséquence «des actions agressives» des autorités iraniennes. La diplomatie ukrainienne a par ailleurs affirmé que l’Iran était «complice» de l’invasion russe de l’Ukraine et fournissait une «assistance militaire» à Moscou, notamment des drones utilisés pour bombarder le territoire ukrainien.