Lundi aux premières heures, Alla était encore en robe de chambre dans sa maison de Vovchansk quand un projectile explosif s’est abattu sur le toit. «Mon époux a été blessé au bras, mais quand les volontaires sont très vite venus nous secourir, il déblayait le verre cassé et il a dit qu’il voulait rester dans la maison, quoi qu’il arrive», raconte la sexagénaire depuis la cour d’un lycée des quartiers nord de Kharkiv, où a été installé le centre d’accueil des personnes évacuées de la zone frontalière, dans lequel Alla passe d’un stand d’ONG à un autre, avec sa seule robe de chambre sur le dos.
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Au quatrième jour de la réouverture du front de Kharkiv, les combats continuent de faire rage dans une «zone grise» très étroite à la frontière entre l’Ukraine et la Russie, bombardée vingt-quatre heures sur vingt-quatre, selon les autorités ukrainiennes. L’état-major général des forces armées ukrainiennes a admis lundi que la Russie a désormais «déployé des ressources importantes», en l’occurrence cinq bataillons, pour attaquer l’oblast de Kharkiv et réanimer un front qui avait été éteint en septembre 2022 lors de la contre-attaque ukrainienne, visant à desserrer l’étau russe autour de la principale ville de la région.
Les autorités de Kyiv concèdent cette fois des «succès tactiques» de l’ennemi russe dans ce secteur, alors que des sources militaires ukrainiennes révèlent qu’en soixante-douze heures, l’armée russe a réussi à faire passer des milliers de soldats au so